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Channel: Commentaires sur : Contre le mythe de la lenteur salvatrice, la démobilité ? (Owni)
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Par : Steph

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Et si le problème était plus large et débordait la simple question du mouvement et de la mobilité, ainsi que de la vitesse de ces derniers?
Et si Virilio entendait la lenteur au niveau du fonctionnement de la société et celui qu’elle impose aux individus qui la composent et la font fonctionner?
Je l’entends encore dire que “Le temps *humain* et le temps *machine* ne sont pas la même chose. Il ne faut pas que le réflexe remplace la réflexion!”. J’y vois l’écho des Kundera et autres Hesse (Herman).
Le mouvement et la mobilité ne sont pas le centre du problème, mais bien plutôt l’action. Le “multitasking” impose aux “rouages” humains que nous devenons toujours plus d’actions en tout sens: “Envoie un mail en répondant au téléphone pendant que je te donne les axes à suivre et les urgences à traiter dans l’après-midi!”. Voilà ce que j’entends à longueur de journée de travail et il faut voir l’étonnement de mes collègues de travail quand je n’arrive plus à accomplir ces actions multiples dans un temps de plus en plus réduit.
Je précise ici que je travaille pourtant dans un secteur et au sein d’une équipe très éloignés de ce que le monde du travail moderne a de pire: l’insertion professionnelle. Mes collègues et moi-même voulons de la qualité avant tout, mais la réduction des moyens humains et financiers finissent par nous imposer comme à tous une surcharge de travail rendant la réflexion secondaire. Action d’abord!

Le mouvement, la mobilité? Dans mon poste de travail, ils interviennent lors de mes déplacements sur les lieux de travail des personnes en insertion, pour des réunions hors-bureaux… et sont une bouffées d’air pour moi, car m’extrayant un instant du rythme fou derrière mes pc, téléphone fixe, téléphone portable, fax…

Je me suis permis d’évoquer ici mon cas personnel pour mieux me faire comprendre.

Non, la mobilité et le mouvement ne sont pas le noeud du problème. Selon moi, et ma compréhension des Virilio et autres Kundera, la problématique est plutôt: que faisons-nous de notre temps et que veut-”on” que nous en fassions?
Je crois simplement (sans théorie du complot) que le système dans lequel nous vivons exige et implique que nous voulions toujours plus, que nous fassions toujours plus. Oui, le Monde est à portée de main, de métro, d’avion. Pour autant, nous est-il obligatoire d’y aller?
A-t-on besoin de tout voir pour Savoir?
De tout faire pour Etre?

Agir n’est pas Etre. Il paraît même que penser, c’est Etre.
Qui pense encore aujourd’hui? Qui en a le temps?
Plus que de vitesse, il s’agit bien de rythme.
Baissons le rythme de nos vies, et vivons mieux l’instant.

Tiens, une référence intéressante actuellement en librairie: http://www.politis.fr/HS-53-Changer-de-societe,11733.html


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